20 Minutes (2)

  • Affaire : Serbie : quand la citoyenneté sert de cache-sexe à l’origine ethnique d’un terroriste
  • Date : 20 octobre 2011
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Ex-Yougoslavie : les médias jouent avec les mots pour imposer leur vision des choses

Les journalistes jouent sur les notions de citoyenneté et de nationalité afin d’enfermer les Serbes dans le rôle des méchants. En ex-Yougoslavie, la citoyenneté renvoie à l’appartenance administrative du citoyen, tandis que la nationalité renvoie à l’appartenance identitaire. Ainsi on peut être de citoyenneté bosnienne et être Serbe, Croate, ou musulman bosniaque. De même, on peut être identitairement albanais et citoyen de Serbie.

Durant la guerre et la campagne de diabolisation des Serbes, c’est toujours l’appartenance identitaire qui a primé. Ainsi, le Bosnien Mladic était décrit comme un Serbe lorsqu’il s’agissait de mettre en avant les massacres qu’on lui impute, comme on peut le lire dans Le Figaro (26/05/2011).

Durant le conflit de 1999, les victimes albanaises du Kosovo étaient présentées comme albanaises ou kosovares, pas comme serbes alors qu’elles en avaient la citoyenneté (Le Nouvel Observateur, 10/05/2010).

Et aujourd’hui, que voit-on ? Lorsque des terroristes ou des délinquants identitairement musulmans, kosovars, roms ou autre commettent des crimes, on les nomme par leur appartenance administrative – ils sont « serbes » – , et non plus selon leur appartenance identitaire. Ainsi on reste dans un schéma binaire, le Serbe est le méchant, et les autres communautés sont les gentils (20 Minutes, 29/10/2011).

Ainsi, dans l’affaire de l’attentat anti-américain, notre « islamiste serbe » est en fait un bosniaque musulman du Sandjak. Le Sandjak est une zone sécessionniste majoritairement musulmane au sud de la Serbie. Il s’agit donc d’un islamiste bosniaque.

Peut être que 20 Minutes, ayant tellement pris l’habitude, comme l’ensemble des médias du système, de changer l’identité des délinquants en France dés que ceux-ci sont d’origine mahométane, a pris le même pli pour l’actualité étrangère ?

Quoi qu’il en soit 20 Minutes ment.

Actuellement au cinéma, le film d’Angelina Jolie continue de s’inscrire dans ce schéma. Qu’on se rassure, Angelina a invité les Serbes à regarder son œuvre « avec l’esprit ouvert ». Alors pour ce mensonge supplémentaire noyé dans la vaste campagne de diabolisation des Serbes lancée il y a plus de quinze ans, 20 Minutes mérite bien un bobard d’Or !