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Prix spécial : le bobard total

Prix spécial : le bobard total II, le retour

Le vendredi 15 novembre 2013, un homme menace un employé de BFMTV avec un fusil. Le lundi suivant, un collaborateur de Libération est blessé par balles et par cet individu alors en fuite dans Paris.

Les médias déclenchent l’hystérie collective

La liberté de la presse est menacée, Nicolas Demorand nous l’affirme : « On est les témoins horrifiés d’un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c’est très très grave, quel que soit l’état mental de cette personne. »

Manuel Valls perd toute contenance, parlant de « scène de guerre (…) d’une très grande violence ».

Affaire Merah, bis repetita

On pensait cependant que les médias n’auraient pas osé rejouer la litanie des bobards semblable à l’affaire Merah. Nous étions trop optimistes.

En attendant de connaître l’identité du suspect, les journalistes veulent faire ressusciter les fantômes du passé et c’est le Figaro qui s’y colle, ouvrant le bal par… l’attaque de l’OAS. La bête immonde n’est peut-être pas morte.

L’agression aura par ailleurs rendu sensible à une caste isolée et très parisienne ce qu’elle-même se complaît à nommer le « sentiment » d’insécurité. Allant en 2010 jusqu’à relayer dans ses colonnes une tribune intitulée « Éloge de l’insécurité », Libération et les autres médias autorisés tenaient ces problématiques pour autant de fantasmes.

Cet homme serait blanc. D’ailleurs, aucun média ne s’est privé de rappeler que le suspect était « de type européen ». C’est une manie : pour les attentats de Boston, on nous aura refait également le coup du tueur-blanc-suprématiste-loup-solitaire-de-l’intérieur (NouvelObs , Le Monde) ; le Huffington Post avait même critiqué la description d’un éventuel suspect « à la peu mâte » – certains ont le droit à la présomption d’innocence, d’autres non. Oui mais les faits ont la vie dure : les deux coupables dégotés sont… immigrés tchétchènes !

Dans notre affaire de tireur « de type européen » aux sièges de BFM et Libération, c’est la même chose. Le suspect, arrêté et identifié, porte un doux nom typiquement berrichon : Abdelhakim Dekhar. Il appartient par ailleurs à l’ultra-gauche. Manque de chance.

Il faut alors bien trouver une excuse. Mais avant de donner une réponse, il est de coutume de poser une autre question afin de pouvoir réfléchir à la réponse à la première question.

Ainsi, Le Monde et le Nouvel Observateur se sont livrés à cet exercice sans toutefois se mettre d’accord sur le nombre de questions à poser : quatre ou cinq, c’est selon…

…avant de tomber d’accord sur le nombre d’entourloupes à développer : ce sera cinq !

Mais aucune des interrogations posées par la presse n’aborde la question de son appartenance à l’ultra-gauche. Elles portent sur les conditions de son arrestation, sa vie, son profil psychologique… histoire de chercher à comprendre ce qui s’est passé dans la tête de cet homme.

Ils prennent moins de risques pour accuser la Manif pour tous et Frigide Barjot de la mort de Clément Méric. Ils osent surtout brandir, comme pour DSK, le droit à la présomption d’innocence. Chose dont le FN n’a pas bénéficié pour le cimetière de Carpentras.

Un personnage « énigmatique »

Nous avons eu Merah le p’tit gars de la cité au visage d’ange, nous avons désormais Abdelhakim, un fada mystérieux.

Après en être passé par la case « tireur froid et déterminé », on arrive au presque attendrissant « type tordu qui a besoin de reconnaissance ». Et ça y est, on y vient : c’est la faute de la société, dont le racisme latent a injustement privé ce brave homme de reconnaissance.

Abdelhakim se prenait d’ailleurs pour Nelson Mandela. La presse reprend en chœur les propos d’un idéaliste : « Je suis profondément rousseauiste. Je suis pour l’égalité. Je suis un indigène », un descendant d’immigré et ouvrier algérien, considéré, donc, comme un « sous-homme » et un « musulman ».

S’agissant de l’article, on note la délicatesse des propos, qui égale pratiquement celle de nos ravissants Rey et Maupin… des « autonomes » – notez l’euphémisme pour désigner les terroristes de gauche – qui ont « des rêves ».

Instable et marginal, déséquilibré tendance mytho, c’est ainsi qu’Abdelhakim Dekhar alias Toumi était apparu après la fusillade de la Nation en octobre 1994 par Audry Maupin, l’étudiant en philo de la fac de Nanterre et sa jeune copine d’Argenteuil Florence Rey qui ont tué un chauffeur de taxi noir et trois policiers. Ce couple « d’autonomes » squatte alors une maison à Nanterre, et rêve de « foutre en l’air le monde ».

Mais ce que les journaleux oublient de dire c’est que ces propos définissant le « tireur » comme un homme énigmatique, et repris par tous les médias sans guillemets, émanent… de son ancienne avocate !

Le fou et le complot fasciste

Mais il n’était pas seulement tourmenté, c’est aussi un homme inquiet et soucieux du progrès. Les journalistes sont alors pris en pleine contradiction : d’un côté, c’est un fou qu’il faut soigner, d’un autre côté, c’est un homme qui est hanté par la peur d’un complot fasciste. Nous ne savons où donner de la tête : un antifasciste peut-il être fou ? Voici la grande question du moment.

Ressortir de vieilles histoires sans rapport pour montrer que « l’extrême droite » est tout de même bien plus méchante que l’extrême gauche.

Le Monde a ressorti une affaire américaine dans un article arrivé au bon moment pour montrer aux lecteurs progressistes que c’est « l’extrême droite » antisémite, antilibertaire et même teintée de sentiments religieux qui est le monstre le plus sanguinaire. Car « racist killer » est passé à l’acte, lui, il a tué des gens et pas n’importe lesquels.

Voilà donc comment les médias de l’oligarchie ont tenté de noyer cette affaire dans un torrent d’informations sans rapport mais qui pourrait excuser Abdelhakim Dekhar. Instant de franche rigolade en supplément.

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